Au cours de l’Âge du Bronze et du Fer, qui correspondent en partie aux phases respectivement nuragique et torréenne, la Sardaigne et la Corse paraissent intéressées par un intense phénomène d’occupation des territoires îliens, documenté par le développement et la diffusion d’une architecture avec technique cyclopéenne qui représente un des traits caractéristiques des deux aspects culturels. En ce qui concerne le cadre nuragique, on prendra en considération quelques domaines territoriaux de la Sardaigne centrale, occidentale et sud-orientale. L’aire la plus représentative coïncide avec la moyenne vallée du fleuve Tirso. Dans cette aire, la première phase d’occupation nuragique (phases initiales du Bronze Moyen) connaît la réalisation des nuraghi à couloir, avec forme très variée, caractérisés par un espace intérieur très réduit, présents dans la vallée moyenne du Tirso avec 101 bâtiments. Au cours de cette première phase d’occupation nuragique du territoire, le choix d’établissement se porte généralement sur les hauteurs formées par le sommet du plateau basaltique, même si on prend aussi en considération les positions sur le versant du plateau, près d’un cours d’eau. La construction des 293 tours à tholos présentes dans l’aire (troisième phase du Bronze Moyen – Bronze Récent) apparaît comme un événement lié à un nouveau modèle de peuplement impliquant une occupation plus dense, même dans les secteurs qui, antérieurement n’étaient occupés que de façon marginale. Pendant la phase du Bronze Récent, quelques bâtiments mono-tour sont modifiés avec la réalisation d’un système multi-tour construit autour du bâtiment préexistant, qui donne lieu à des ensembles architectoniques de importance considérable. Dans certaines zones, la concentration particulièrement élevée de nuraghi complexes pourrait être expliquée par un fort accroissement de la production et une forte consolidation de la communauté résidente. La deuxième aire, prise en considération, se trouve sur la côte centre-occidentale de la Sardaigne (Sinis); elle se distingue par l’ample pattern de ressources disponibles: terrains caractérisés par des valeurs élevées de capacité d’usage, vastes lagunes côtières, marais salants naturels et abondance de matériaux de construction. Dans cette aire, les bâtiments à tholos sont au nombre de 106 dont 69 nuraghi mono-tours. La troisième aire est dans la Sardaigne sud-orientale (Sarrabus); dans son intérieur, le système d’établissements nuragiques est formé par 64 unités entre nuraghes et villages. Dans ce cadre territorial, on remarque l’émergence d’un nouvel aménagement du territoire à partir du moment où sont construits des nuraghi complexes qui renforcent quelques positions préexistantes, tels que les terrasses sur les reliefs et les pieds de versant du l’étage montueux, où les nuraghi sont implantés suivant des modules d’espacement réguliers et constants. En ce qui concerne le cadre torréen, on a choisi comme aires de rapprochement quelques zones explorées en détail et pour lesquelles on dispose d’une base documentaire suffisante. Il s’agit de trois aires localisées dans le Sud de la Corse, région connue, dans l’état actuel des recherches comme la plus densément peuplée au cours de l’âge du Bronze. Parmi celles-ci, la plus occidentale est représentée par la vallée du fleuve Taravo, dans la partie septentrionale du golfe du Valinco. Dans cette région, les établissements paraissent localisés soit près des reliefs granitiques avec l’intense utilisation des espaces compris dans les chaos rocheux soit avec la réalisation de murs d’enceinte (Basì, Filitosa, I Calanchi). Dans la même zone, il y a des établissements semblables au modèle reconnu pour celui du Castellu de Cuntorba. Ce dernier site contrôle visuellement de vastes étendues de terre et de mer, comprenant des zones de bons pâturages le long des pentes du relief, non défendu naturellement et d’accès facile. Sur la côte orientale, on remarque également une préférence pour des emplacements de altimétrie faible (Torre), mais avec accès á un vaste bassin visuel (Araghju) et á un ample spectre de ressources. Comme pour la Sardaigne, il est possible de remarquer: - la distribution des structures turriformes sur la côte intégrant des domaines territoriaux situes au-delà du seul littoral dans une stratégie de gestion d’espaces complémentaires; - l’existence de «réseaux» d’établissement le long des voies de communication, représentées principalement par les vallées fluviales; - la fréquente surveillance visuelle de l’espace marin côtier. Le plus important et significatif élément commun semble, toutefois, la localisation généralisée de l’établissement et du bâtiment muni de tours en position non stratégique au point de vue défensif, sur des reliefs modestes ou, aussi bien, avec un bas potentiel défensif.

Il contributo esamina i caratteri della distribuzione insediativa nel corso dell'età del bronzo in Sardegna e in Corsica, operando un confronto sulle analogie e sugli elementi di differenza.

Scelte insediative e strategie locazionali in ambito torreano e nuragico / Depalmas, Anna. - (2007), pp. 313-322.

Scelte insediative e strategie locazionali in ambito torreano e nuragico

DEPALMAS, Anna
2007-01-01

Abstract

Il contributo esamina i caratteri della distribuzione insediativa nel corso dell'età del bronzo in Sardegna e in Corsica, operando un confronto sulle analogie e sugli elementi di differenza.
2007
9782735506088
Au cours de l’Âge du Bronze et du Fer, qui correspondent en partie aux phases respectivement nuragique et torréenne, la Sardaigne et la Corse paraissent intéressées par un intense phénomène d’occupation des territoires îliens, documenté par le développement et la diffusion d’une architecture avec technique cyclopéenne qui représente un des traits caractéristiques des deux aspects culturels. En ce qui concerne le cadre nuragique, on prendra en considération quelques domaines territoriaux de la Sardaigne centrale, occidentale et sud-orientale. L’aire la plus représentative coïncide avec la moyenne vallée du fleuve Tirso. Dans cette aire, la première phase d’occupation nuragique (phases initiales du Bronze Moyen) connaît la réalisation des nuraghi à couloir, avec forme très variée, caractérisés par un espace intérieur très réduit, présents dans la vallée moyenne du Tirso avec 101 bâtiments. Au cours de cette première phase d’occupation nuragique du territoire, le choix d’établissement se porte généralement sur les hauteurs formées par le sommet du plateau basaltique, même si on prend aussi en considération les positions sur le versant du plateau, près d’un cours d’eau. La construction des 293 tours à tholos présentes dans l’aire (troisième phase du Bronze Moyen – Bronze Récent) apparaît comme un événement lié à un nouveau modèle de peuplement impliquant une occupation plus dense, même dans les secteurs qui, antérieurement n’étaient occupés que de façon marginale. Pendant la phase du Bronze Récent, quelques bâtiments mono-tour sont modifiés avec la réalisation d’un système multi-tour construit autour du bâtiment préexistant, qui donne lieu à des ensembles architectoniques de importance considérable. Dans certaines zones, la concentration particulièrement élevée de nuraghi complexes pourrait être expliquée par un fort accroissement de la production et une forte consolidation de la communauté résidente. La deuxième aire, prise en considération, se trouve sur la côte centre-occidentale de la Sardaigne (Sinis); elle se distingue par l’ample pattern de ressources disponibles: terrains caractérisés par des valeurs élevées de capacité d’usage, vastes lagunes côtières, marais salants naturels et abondance de matériaux de construction. Dans cette aire, les bâtiments à tholos sont au nombre de 106 dont 69 nuraghi mono-tours. La troisième aire est dans la Sardaigne sud-orientale (Sarrabus); dans son intérieur, le système d’établissements nuragiques est formé par 64 unités entre nuraghes et villages. Dans ce cadre territorial, on remarque l’émergence d’un nouvel aménagement du territoire à partir du moment où sont construits des nuraghi complexes qui renforcent quelques positions préexistantes, tels que les terrasses sur les reliefs et les pieds de versant du l’étage montueux, où les nuraghi sont implantés suivant des modules d’espacement réguliers et constants. En ce qui concerne le cadre torréen, on a choisi comme aires de rapprochement quelques zones explorées en détail et pour lesquelles on dispose d’une base documentaire suffisante. Il s’agit de trois aires localisées dans le Sud de la Corse, région connue, dans l’état actuel des recherches comme la plus densément peuplée au cours de l’âge du Bronze. Parmi celles-ci, la plus occidentale est représentée par la vallée du fleuve Taravo, dans la partie septentrionale du golfe du Valinco. Dans cette région, les établissements paraissent localisés soit près des reliefs granitiques avec l’intense utilisation des espaces compris dans les chaos rocheux soit avec la réalisation de murs d’enceinte (Basì, Filitosa, I Calanchi). Dans la même zone, il y a des établissements semblables au modèle reconnu pour celui du Castellu de Cuntorba. Ce dernier site contrôle visuellement de vastes étendues de terre et de mer, comprenant des zones de bons pâturages le long des pentes du relief, non défendu naturellement et d’accès facile. Sur la côte orientale, on remarque également une préférence pour des emplacements de altimétrie faible (Torre), mais avec accès á un vaste bassin visuel (Araghju) et á un ample spectre de ressources. Comme pour la Sardaigne, il est possible de remarquer: - la distribution des structures turriformes sur la côte intégrant des domaines territoriaux situes au-delà du seul littoral dans une stratégie de gestion d’espaces complémentaires; - l’existence de «réseaux» d’établissement le long des voies de communication, représentées principalement par les vallées fluviales; - la fréquente surveillance visuelle de l’espace marin côtier. Le plus important et significatif élément commun semble, toutefois, la localisation généralisée de l’établissement et du bâtiment muni de tours en position non stratégique au point de vue défensif, sur des reliefs modestes ou, aussi bien, avec un bas potentiel défensif.
Scelte insediative e strategie locazionali in ambito torreano e nuragico / Depalmas, Anna. - (2007), pp. 313-322.
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